Il faut s'expatrier et descendre à la grande ville pour vivre des choses palpitantes.
Pour la première fois de ma vie, j'ai composé le 112, en pleine rue, sur le chemin de la grande salle de cinéma.
Ma prudence provinciale m'avait incitée, ce soir là, à : prendre mon téléphone portable, me faire accompagner de ma soeur et de l'homme de la maison, marcher dans la rue toutes antennes sorties, et hop, c'est arrivé.
Une dame, toute de blanc habillée, le nez levé en l'air, une main devant le visage, nous hèle et nous demande d'appeler les pompiers. Ni une ni deux, je dégaine et penaude compose le 112.
Elle pisse le sang et ça fait un peu peur me direz vous, mais je fais preuve d'un sang froid sans faille, ma soeur tend un mouchoir, l'homme de la maison accompagne la dame à son bureau pour alerter ses collègues restés tard au bureau (quelle idée de rester jusqu'à 19h30 au bureau)...
Et ma pomme essaie tant bien que mal de donner l'adresse et l'état de la victime aux services nationaux de secours car : je ne sais pas vraiment où nous sommes, je ne sais pas ce qu'il est arrivé à la dame, et je ne sais pas si elle n'est pas en train de tomber dans les pommes dans les bras de l'homme de la maison...
Bon bref, je ne sais rien et la voilà qui redescend de son bureau accompagnée du dernier de collègue resté à travailler... Celui-ci prend le relais auprès de mon correspondant téléphonique à qui je n'ai été d'aucune utilité !
La dame, pour la troisième fois, insiste sur le fait que : "c'est un accident du travail".
Le monsieur, collègue zélé de la dame, explique aux services de secours que la dame est tombée toute seule dans le parking, puis me rend mon téléphone, nous congédie et regrette secrètement d'être resté si tard au bureau...
La dame, tremblotante, s'assoie dans l'herbe en attendant les secours, à y regarder de plus près, elle a une bonne balafre sur un nez qui a triplé de volume...
Ma sœur, dégoutée par tout ce sang, cède gracieusement sa bouteille d'eau à la victime...
L'homme de la maison, silencieux mais viril, nettoie à la salive le sang qu'il a sur les bras...
Je, souriante et fière de mon acte de bravoure démentiel, salue tout le monde et repart vers de nouvelles aventures.
Mince, avec tout ça, heureusement que notre prudence provinciale nous a incités à partir tôt pour le cinéma de la grande ville, car sinon la séance allait nous passer sous le nez.
La question de la soirée fut : "tu crois qu'elle va pouvoir rattraper sa tenue tout blanche tâchée de sang ?" et de là... grande dissertation sur quoi utiliser pour les tâches de sang... K2R ou javel ?
XOXO
1 commentaire:
La prochaine fois partons avec 2h d'avance comme ça l'homme de la maison et la soeur auront le temps de manger au fast-food!!
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