Ce matin, rendez-vous VIP au Pôle où on peut avoir de l'emploi.
Une sorte de zen attitude se dégage des nouveaux locaux modernes, blancs et beige de cette agence nationale.
On y rentre à 8h30 précises, après avoir attendu dehors que la foule compacte se soit formée. Dans cette foule : un bébé, un cabas, beaucoup de cigarettes, un chariot à roulettes pour les courses décoré d'une vue magnifique de manhattan, je me prends à rêver que je suis dans une rue de la big apple...
Tout débute par un petit film de 6 minutes exactement, le minutage est bien précisé par la dame qui nous accueille en salle de réunion 2.
Puis un rapide check de nos dossiers papier par une dame un peu revêche légèrement impatiente mais avec de magnifiques yeux assortis à son soutien gorge. S'ensuit un rendez-vous pour l'emploi, le vrai, celui qui nous attend au pôle entrée nord.
"Suivez-moi" ... dans le bureau 1B02.
Je comprends que la conseillère derrière qui je traîne les pieds est affectée ce matin à la réception des nouveaux inscrits et ce dans les bureaux SPECIALEMENT conçus pour la réception des nouveaux arrivants.
C'est Kafka : pas de bureau attitré, on prend le premier bureau vide du couloir, puis on s'assoit, elle se logue sur l'ordinateur, elle sort son vanity personnel qui contient la précieuse agrafeuse et le précieux bic, que sa collègue d'à côté, car les bureaux sont ouverts aux quatre vents, viendra lui piquer rapidement car dixit "elle n'a qu'un feutre et ça ne marche pas sur les dossiers".
J'écoute avec plaisir et surprise les deux entretiens d'à côté, je pense que mes collègues d'à côté doivent faire de même avec le mien.
Ma conseillère me conseille et cherche, cherche, cherche et cherche encore de l'emploi pour moi, mais mes prétentions salariales et mon mode de vie sectaire restreignent grandement le choix.
En désespoir de cause elle me tend une offre et d'une petite voix m'incite vivement à regarder les annonces sur le site internet.
Je me lève, elle se lève et nous partons chacune de notre côté, moi à ma vie de femme d'intérieur comblée ; et elle, trottine sans grande conviction vers le prochain nouvel arrivant, à qui elle va chercher un bureau vide, car elle se sera fait piquer celui que nous avons occupé.
J'espère que sa collègue lui aura redonné son bic, car j'ai eu le sentiment qu'il venait de son outillage privé.
"Merci, au revoir et à bientôt".
xoxo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire